Initiée à la peinture par le biais du graffiti, puis formée à l’ENSAD, Colombe Salvaresi tisse et peint, tapisse et sculpte, avec de la laine. Ce matériau souple et doux, traditionnellement féminin et domestique, est ici détourné afin d’incarner la peinture dans toute sa matérialité, tantôt singée, tantôt célébrée. 
 
« Difficile de trouver peinture plus éphémère qu’un graffiti, parfois un dessin fait avec le doigt sur une voiture poussièreuse ou une vitrine passée au blanc de Meudon dure plus longtemps. 
Depuis longtemps je cherchais un moyen de faire exister ces peintures, de leur donner une matérialité qui ne serait pas une photo, le tufting m’est apparu comme un médium parfait, semblable et différent.» 
 
De cette gageure, retrouver avec ce médium quelque chose du surgissement de la fresque, il subsiste la couleur et le mouvement, la gestuelle de la peinture, retracée, imitée et transformée en objets tangibles, solides et doux, dont l’épaisseur et les reliefs - attrapant onctueusement la lumière - se jouent de la perception du regardeur et brouillent ainsi les pistes de la matière. 
 
Colombe Salvaresi réalise des « shaped canvas » de laine, où la forme de l’oeuvre et son motif ne font qu’un, sont les bribes d’un vocabulaire abstrait contemporain, onomatopées graphiques, borborygmes picturaux, nourris à la fois de culture populaire du XXe siècle (BD, dessins animés, graffitis...) et de peinture traditionnelle chinoise au lavis.
 
Plus d’informations sur l’artiste et les œuvres disponibles : contact@galeriebessaud.com